Cap Vert : entre rencontres inoubliables, aventures et découvertes

2 décembre : en route pour le Cap-Vert !

Avec une moyenne de 5,6 nœuds, nous naviguons pendant 8 jours jusqu’à Mindelo sur l’île de São Vicente. Le vent arrière pendant tout le trajet nous donne l’impression d’être sur des rails, et les voiles réglées en papillon, avec un ris dans la grand voile, ne nécessitent pratiquement aucune intervention. Rapidement, nous constatons un problème dans la grand voile : la drisse de grand voile est bloquée (celle qui nous permet d’affaler ou de monter la grand voile). Impossible de monter au mat dans ces conditions, nous décidons donc de traiter ce problème à l’arrivée…

Nous nous sommes régalés pendant cette traversée, grâce à nos supers traînes et appâts qui nous ont permis de pêcher 7 poissons : 6 dorades coryphènes et 1 bonite. Nous en profitons pour lire, écouter des podcasts, écrire, observer les dauphins, prendre du temps pour nous finalement. Nous réalisons également un échantillonnage de microplastiques lorsque les conditions nous le permettent. La cohabitation se passe toujours aussi bien, de bon augure pour la traversée de l’Atlantique !

Notre arrivée à Mindelo est finalement loin d’être paisible. C’est avec de la houle et une vingtaine de nœuds de vent que nous apercevons les lumières de Mindelo, perçant la nuit noire sans lune. Nous pensons nous en être tirés. Mais tout ne se passe pas comme prévu : en entrant dans la baie, le vent se met à forcir, et après notre dernier empannage, notre drisse de grand-voile se sectionne. Petit coup de stress sur le moment, même si, au final, cela nous arrange bien car nous n’avions aucune solution pour affaler la grand-voile autrement ! Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises, car il y a beaucoup d’épaves non répertoriées près du mouillage, et après quelques tentatives d’ancrages infructueuses, nous attendons le lever du jour pour nous amarrer à quai.

Une arrivée qui restera donc dans nos mémoires !

Le 11 décembre, nous rencontrons enfin Biosfera, l’association avec laquelle nous avons collaboré pendant 2 semaines. Vous pouvez consulter un article complet ainsi qu’un rapport de mission qui détaillent précisément nos action en cliquant ici .

Héloïse, la copine de Paul et amie de l’équipage, nous rejoint au Cap-Vert jusqu’au 28 décembre. Cela fait un bien fou à l’équipage de côtoyer une nouvelle personne et de voir Paul aussi content.

Pendant les 2 premières semaines, nous retrouvons un rythme classique :  9h à 17h avec une pause déjeuner dans un petit restaurant où nous nous régalons pour quelques centaines d’escudos cap-verdiens : cachupa, hamburger, omelette au jambon, sandwich au thon, et plat du jour, souvent des spécialités cap-verdiennes. Les locaux de Biosfera dans lesquels nous travaillons sont un peu excentrés. Nous en profitons pour rentrer à pied chaque soir, l’occasion de marcher dans Mindelo et de se perdre place Estrala au milieu des fruits et légumes, mais aussi des objets typiques et souvenirs cap-verdiens. Nous avons d’ailleurs rencontré Matar, un local cap-verdien que nous saluons.

Dès nos premiers jours au Cap-Vert, nous avons rencontré énormément de gens, notamment à la Marina. Nous faisons des gros bisous aux copains Sillage Atlantique avec qui nous avons passé du très bon temps et que nous espérons revoir aux Antilles. Un gros bisou aussi aux Hitchhikers et notamment Paul, que nous allons retrouver à la Barbade. Les moments passés à la marina de Mindelo resteront gravés dans notre mémoire, tout comme les nombreuses rencontres enrichissantes et les discussions mémorables que nous avons eues.

Lors de la 2ème semaine, Paul, Héloïse et Youen ont passé un week-end à Santa Antao pour faire une magnifique randonnée dont nous vous parlerons juste après. Le reste de l’équipage en a profité pour découvrir un peu plus l’île en allant à Baia des Gatas sur une belle plage de sable très fin entourée de collines. Swann, Elsa, Gervais et Elouan sont allés à Santa Antao un peu plus tard dans le mois. À cause des problèmes de chevilles d’Elsa et de genou d’Elouan, il était préférable d’attendre.

Comme évoqué précédemment, Héloïse nous a rejoint vers le milieu de notre aventure avec Biosfera. Il fallait quand même qu’elle voie ce que le bateau donne lorsqu’il n’est pas fixé à une ancre au mouillage. Alors, nous sommes partis en direction de São Nicolau, une île à l’est de São Vicente, histoire d’y passer Noël et d’être de retour à Mindelo pour le vol retour d’Héloïse. Nous partons donc en direction de Tarrafal et y arrivons le 24 décembre, vers 14-15h. Le mouillage est bien protégé, l’eau y est magnifiquement claire, et le temps est chaud et doux. Nous répartissons les différentes tâches pour passer un super réveillon, et après une baignade autour du bateau, tout le monde met la main à la pâte. Deux équipes se forment, l’une se dirige vers la ville pour trouver apéro et pièce de viande, l’autre pour commencer les préparatifs.

Nous découvrons une petite ville avec pas mal de monde, mais l’impression qui se dégage en premier du lieu est beaucoup plus posée qu’à Mindelo. Ça fait tellement du bien de ne pas se faire sauter dessus par des gens qui veulent qu’on paye pour tout et rien. Il y a des enceintes devant pas mal de boutiques, des gens qui picolent devant un bar ouvert, ça rigole et ça s’apprête d’un peu partout en prévision de Noël. Après avoir fait le tour des deux supermarchés, tenus par des Chinois qui vendent absolument tout et rien (ils ont d’ailleurs l’impression de monopoliser le business local et n’ont pas l’air appréciés, même si tout le monde va acheter là-bas), nous partons en quête de poisson vers les barques de pêcheurs sur la plage. Ils nous vendent un petit thon de 3 kg puis le vident devant nous, il est encore tout frais.

De retour sur le bateau, nous commençons à cuisiner tous ensemble. Puis nous nous préparons, et l’apéro est lancé. Houmous, chips, saucissons, andouillette, fromage et foie gras (français ramenés par Héloïse), puis nous passons au plat, de grands steaks de thon accompagnés de pommes de terre et de courges au four, puis tarte au citron non meringuée pour le dessert. C’est fou comme mettre une chemise et boire du vin rouge assis à table fait facilement de nous des adultes.

Après une grasse matinée, nous rencontrons pas mal de Français au mouillage, dont Charles et Elaï, un jeune couple qui fait presque le même trajet que nous sur un petit bateau de régate. L’après-midi, c’est plage de sable noir, le sable y est tellement chaud qu’il faut se dépêcher de marcher sur sa serviette ou de mettre les pieds à l’eau pour ne pas se brûler. L’eau est tout aussi claire qu’au mouillage, nous sortons les masques pour pouvoir en profiter et découvrir une multitude de petits poissons.

Le soir, Charles et Elaï passent sur le bateau en nous disant qu’ils partent en rando demain et que nous sommes tous invités. Alors pour Gervais, Swann et Elouan, c’est réveil à 8h pour partir dans les hauteurs de São Nicolau. Pour les autres, c’est balade en ville ou repos au bateau. Elaï est déjà venue 4 ans auparavant et fait office de guide dans les magnifiques vallées de l’île. Les paysages sont époustouflants, complètement luxuriants alors que les côtes sont arides et rocailleuses. Voir la mer en altitude est une sensation très particulière et offre un effet infini, la ligne d’horizon se trouve au-dessus des nuages, tous nos repères de distance s’effritent peu à peu. Les gars rencontrent Maria, une autochtone qui a vécu en France et leur raconte les histoires de sa vallée, les sécheresses, les endroits habités par des esprits.

Le soir, l’équipage se scinde de nouveau à l’occasion d’un apéro sur le bateau de Charles et Elaï, cela se passe si bien qu’ils proposent à deux d’entre nous de faire la navigation retour jusqu’à Mindelo sur leur bateau. Elouan et Swann seront les cobayes et reviendront ravis de leur expérience.

Le lendemain, c’est le départ pour Mindelo pour rapatrier Héloïse avant son vol retour. La navigation est difficile pratiquement toute la journée mais se passe sans accroc. Le jour suivant, nous faisons nos adieux à Héloïse qui rentre, et nous retrouvons l’équipage au complet. Le soir, nous mangeons avec l’équipage d’Orion (rencontré en route de São Nicolau) et Anatole (Charles et Elaï) sur notre bateau, le Wahoo de 1m pêché le jour même sur Anatole, préparé par nos soins, tandis que Cécile d’Orion a préparé un délicieux accompagnement, et son mari a fourni le vin, encore un repas étoilé.

Il est temps de fêter la nouvelle année qui arrive ! Le Nouvel An nous a été décrit par tous les habitants du Cap-Vert comme une véritable institution à Mindelo. Ne sachant pas à quoi s’attendre, on patiente avec hâte. On apprend que cela va se faire sur deux jours. Une énorme scène est en train de se monter devant le palais de la ville, sur l’axe principal. C’est le moment de notre séjour au Cap-Vert où nous avions le plus de connaissances dans le port. Les copains de Coraux’dyssés, de Poseadonie et d’Anatole étaient tous là.

Le 30 décembre, on organise un apéro sur Damona, pour les partants, avant d’aller aux concerts en plein ville. Il y a Mo’Kalamity parmi les artistes que l’on connaît. Youen et Swann sont fans, pas question de la rater. Ceci dit, les concerts devaient commencer à 22h, et malgré une longue attente, ils ne commenceront qu’à 00h. L’ambiance est folle, les rues sont noires de monde, une multitude de stands où acheter à manger et à boire sont installés tous les 4m sur les trottoirs. Le premier concert est celui d’un rappeur cap-verdien, on se lie d’amitié avec une bande de jeunes pour danser avec eux, notre groupe s’élargit encore. Le second concert est celui de Mo’Kalamity, un régal, c’est beaucoup plus doux et parfaitement en adéquation avec la chaleur rémanente du soir. On assistera que très peu au troisième concert, il est 5h et l’équipage est fatigué, mais pas les Cap-Verdiens qui feront la fête jusqu’à 8h ce matin.

Le lendemain, rebelote pour le fameux réveillon. Cette fois-ci, les concerts sont annoncés à minuit, on décide d’organiser une pré-fête sur le Damona. Tout le monde se passe le mot si bien qu’on se retrouve à une vingtaine sur notre bateau, ça joue de la musique en buvant des coups et en apprenant à se connaître. On a la chance de passer la nouvelle année sur notre bateau, sous un feu d’artifice lancé juste à côté. Après cela, le groupe part en direction de l’effervescence de la ville, les rues sont encore plus bondées, la musique est omniprésente, et tout le monde danse avec acharnement. On fait quelques rencontres, on se perd et on se retrouve, tout le monde vivra cette soirée à sa manière, avec des aventures personnelles différentes. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas participé à de telles fêtes, un grand coup de baume au cœur pour l’équipage.

Après ces jours de fête, Elsa, Swann, Gervais et Elouan décident enfin de visiter Santo Antão. Youen, Paul et Heloise, qui y étaient allés plus tôt dans le mois, nous avaient vendu un paysage époustouflant. L’équipe avait donc hâte de découvrir de leurs propres yeux. Paul, quant à lui, décide de se lancer dans une randonnée en solo. Pour ces deux jours d’aventure, Swann et Gabin de l’équipage Corraux Dyssée sont à nos côtés.

Nous partons à 7h de Sao Vicente pour prendre un ferry afin d’arriver à Porto Novo à Santo Antão. Une fois sur place, nous entamons une magnifique randonnée après avoir pris un bus collectif nous enfonçant davantage dans l’île. Notre première étape est la Caldeira de Cova, suivie d’une longue descente à travers la vallée de Ribeira Grande. Remontant ensuite la vallée d’en face, nous établissons notre bivouac au cœur de la forêt, avec feu, tente et hamac, l’occasion parfaite pour partager des histoires, des expériences de vie ou des anecdotes entre nous.

Le lendemain, après avoir continué notre ascension, nous nous arrêtons pour prendre un café Chez Sandra, une habitante locale tenant un bar en haut de la falaise. Par la suite, nous redescendons dans la Vallée de Paul. Les paysages se révèlent d’une verdure éclatante, regorgeant de flores majestueuses. Les vues panoramiques de l’île de Santo Antão sont à couper le souffle.

Nous avons terminé nos 2 jours de marche par la vallée de Xoxo. Cette île un véritable joyau caché. On gardera un souvenir impérissable de ce périple à Santo Antão.

 

Nous avons profité d’un état de flottement propre à la chaleur du Cap-Vert et à la douceur de ses jours, tout en gardant une organisation efficace pour préparer notre départ en transatlantique. Nous avions pris soin en arrivant de réparer nos voiles, le spi avait été légèrement déchiré et un patch a fait l’affaire, et le génois se décousait de manière assez superficielle, mais par peur que cela s’aggrave, on avait fait refaire cette petite partie. Pareil pour le bimini qui se déchirait suite à des coutures trop légères. Nos réas, poulies en tête de mât qui avaient bloqué notre drisse de grand-voile, avaient eux aussi été réparés en amont. Si bien qu’avant le départ, il restait surtout à s’assurer que des traces de corrosion dont on s’est aperçu sur le balcon avant n’étaient pas liées à une fuite électrique des feux de navigation, ainsi qu’à réviser le moteur, c’est-à-dire vidanger et changer les filtres.

Les autres points clés de la préparation étaient bien évidemment l’approvisionnement en nourriture, en eau, ainsi qu’en essence. Nous nous sommes répartis en plusieurs groupes pour sillonner les magasins, rechercher le moins cher avec le plus de choix possible pour essayer que cela ne nous coûte pas trop cher. Il a fallu faire des choix car énormément de nos habitudes alimentaires ne se trouvaient pas dans les magasins, ou alors à prix d’or. On est parti du principe qu’on prendrait de quoi manger pour 25 jours, soit 50 repas, et suffisamment d’à-côté comme gâteau et petit déjeuner pour tenir autant. À la suite de cela, il a fallu faire un grand inventaire pour savoir le détail des vivres, leur quantité et leur rangement. Vint ensuite le tour de l’eau, nous avons pris suffisamment d’eau en bidon pour pallier à une fuite d’une de nos cuves et ce pour 25 jours. Il restait alors plus qu’à s’occuper du frais, que nous sommes allés acheter au marché le plus tard possible. Le jour J, c’était pompe à essence dès l’ouverture avec le bateau, grands aux revoirs avec les copains qui étaient présents, et direction la Barbade !

Notre position actuelle :

8 réponses à “Cap Vert : entre rencontres inoubliables, aventures et découvertes”

  1. Magnifique article 🥰
    En lisant, j’ai eu l’impression d’être avec vous 😉
    Encore toutes mes félicitations à vous tous pour cette aventure.
    Je vous embrasse fort et vivez à fond 😊
    😘😘❤️❤️🎉🥳

  2. Avatar de Alexandra LAGACHE
    Alexandra LAGACHE

    Le voyage continue vous devez en prendre pleins les yeux et le cœur quelle superbe aventure je n’aurais jamais oser la tenter. Hâte de lire la suite …..

  3. Bravo à vous tous, vive la jeunesse !

  4. Merci On comprend mieux votre vie z bord. Bisous

  5. Avatar de Françoise PAQUOTTE
    Françoise PAQUOTTE

    Félicitations à tout l’équipage on vous envie
    j’espère qu’un jour nous suivrons votre trace
    toutes nos amitiés
    vive la voile ⛵️

  6. Avatar de Daniel tognellini
    Daniel tognellini

    Bravo louloute ! Ramène une bouteille des iles !

  7. Avatar de jean louis Le Saux
    jean louis Le Saux

    Jean Lou Le Saux
    bravo les jeunes, vivez bien votre aventure

  8. Avatar de Marie-helene sevaer
    Marie-helene sevaer

    merveilleux reportages en terre inconnue profitez en
    Bonne continuation.
    armand et marie-helene 29/01

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